La convention d’entretien pour le paiement d’une pension alimentaire au-delà de la majorité en Suisse

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En Suisse, bien que l’obligation alimentaire des parents cesse généralement lorsque l’enfant atteint l’âge de la majorité, des exceptions existent, notamment lorsque l’enfant poursuit ses études ou se trouve dans une situation particulière nécessitant un soutien financier. Dans de tels cas, il est essentiel de formaliser l’engagement des parents au-delà de la majorité par une convention d’entretien. Ce document garantit que les obligations alimentaires sont clairement définies et peut être utilisé comme base légale pour l’exécution des paiements, notamment à travers une procédure de mainlevée en cas de non-paiement.

La prolongation de la pension alimentaire après la majorité

En principe, l’obligation alimentaire cesse lorsque l’enfant atteint 18 ans. Toutefois, si l’enfant reste à charge – par exemple, s’il poursuit des études supérieures ou rencontre des difficultés particulières – cette obligation peut être prolongée. Il est important de noter que cette prolongation n’est pas automatique et doit faire l’objet d’un accord entre les parents.

Si la prolongation de la pension alimentaire au-delà de la majorité est nécessaire, cela doit être formalisé dans une convention d’entretien. Cet accord doit préciser non seulement le montant et la durée de la pension alimentaire, mais également les modalités de paiement et les conditions qui justifient la prolongation.

La convention d’entretien : un document clé pour garantir le paiement

La convention d’entretien est un contrat écrit qui permet de définir les modalités du soutien financier apporté par un parent à l’enfant après sa majorité. Elle rend l’accord formel et juridiquement contraignant, ce qui est essentiel pour éviter des malentendus ou des conflits futurs.

Les éléments à inclure dans une convention d’entretien sont les suivants :

  • Montant de la pension alimentaire : Il doit être précisé de manière claire et détaillée, en fonction des besoins de l’enfant (frais de scolarité, logement, soins, etc.) et des capacités financières des parents.
  • Durée de la pension alimentaire : La convention doit mentionner la durée pendant laquelle la pension sera versée, qui peut être liée à la durée des études ou à une autre situation spécifique.
  • Modalités de paiement : Les parents doivent s’entendre sur la fréquence des paiements (mensuelle, trimestrielle, etc.) et sur le mode de règlement (virement bancaire, chèques, etc.).
  • Révision de la pension : Il est important de prévoir une révision périodique du montant de la pension, par exemple chaque année, afin de s’adapter à l’évolution des besoins de l’enfant ou des conditions financières des parents.

La formalisation de ces détails dans une convention d’entretien offre une sécurité juridique aux deux parents, en particulier en cas de litige sur le montant ou les modalités de paiement de la pension alimentaire.

La mainlevée : assurer l’exécution de l’accord

Une des principales raisons pour lesquelles une convention d’entretien est cruciale est qu’elle peut servir de base pour obtenir une mainlevée. En cas de non-paiement de la pension alimentaire par le parent débiteur, l’autre parent peut demander la mainlevée de l’opposition, rendant ainsi l’accord exécutoire.

Le titre de mainlevée permet de rendre la créance directement exécutoire, ce qui signifie que des mesures légales peuvent être prises pour récupérer les sommes dues. Cela évite d’avoir à recommencer une procédure judiciaire chaque fois qu’un paiement n’est pas effectué. En cas de défaut de paiement, le parent créancier peut saisir les autorités compétentes, qui peuvent prendre des mesures comme la saisie des biens du parent débiteur.

Pour que la convention d’entretien soit valable comme titre de mainlevée, elle doit être rédigée de manière précise et détaillée, mentionnant explicitement l’engagement du parent débiteur à verser la pension et les conséquences d’un éventuel non-paiement. Dans certains cas, la convention peut être validée par le tribunal pour renforcer sa force exécutoire.

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